Aéroports - Les impacts aviaires (2000-2011)

Répartition des impacts d’oiseaux par aéroport

Article février 2025

Cette étude présente une analyse de données effectuée à partir d’un dataset répertoriant les impacts d’oiseaux entre 2000 et 2011. L'objectif est d'identifier les aéroports les plus concernés par cette problématique, les types d’oiseaux impliqués ainsi que les phases de vol les plus critiques observées dans le temps.

Dans ce projet, j'ai analysé un jeu de données sur les collisions d'oiseaux avec des aéronefs afin de mieux comprendre l'impact de ces événements sur l'aviation et d'apporter des éléments de réflexion pour la prévention des risques.

Source des données : Cette analyse est basée sur le jeu de données "Bird Strikes in Aviation" disponible sur Kaggle (Licence: Apache License 2.0).

Top 10 des aéroports les plus touchés

Pour identifier les zones les plus touchées par ces impacts, un histogramme a été réalisé, illustrant le Top 10 des aéroports où ces incidents sont les plus fréquents.

Cette visualisation met en évidence une concentration des incidents dans des zones à fort trafic ou situées à proximité d'espaces attractifs pour la faune aviaire, tels que des plans d’eau, des zones humides ou des espaces verts.

Elle permet également de noter si des aéroports spécifiques affichent des chiffres plus élevés en raison de conditions géographiques ou climatiques particulières, facteurs qui peuvent influencer la présence d'oiseaux et leur proximité avec les pistes d'atterrissage ou de décollage.

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Incidents avec ou sans dommages

Un exemple de création d’un diagramme circulaire illustre la proportion d’incidents ayant causé des dommages par rapport à ceux n’ayant eu aucun impact matériel.

On observe que 90% des incidents causés par des impacts d’oiseaux n’entraînent aucun dommage tandis que presque 10% des incidents sont responsables de dommages matériels. Ce constat reflète l’efficacité des mesures de prévention et la robustesse des aéronefs face à des impacts de faible intensité.

Cependant, la minorité des incidents causant des dégâts reste critique en raison des risques pour la sécurité des passagers et des équipages.

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Analyse des phases de vol les plus vulnérables

La visualisation utilisée sous forme de diagramme à barres empilées permet de mettre en évidence les principales phases de vols les plus critiques concernant les impacts aviaires.

On remarque que les phases d’approche, de décollage et de montée sont les plus exposées. Ces moments sont particulièrement sensibles aux impacts d’oiseaux, probablement parce que les avions évoluent à des altitudes où se situent encore de nombreux oiseaux.

La phase de descente est moins touchée, avec un nombre d’impacts recensés plus faible tandis que les autres phases sont plus marginales. L’essentiel du risque aviaire est concentré aux moments où l’avion quitte ou rejoint le sol.

Le diagramme montre également que les oiseaux de petite et de taille moyenne ainsi que les étourneaux, responsables en grande partie des impacts, vivent très proches des pistes. De nombreuses réserves naturelles situées à proximité des aéroports (plans d’eau, zones humides, herbes hautes) abritent ces espèces, augmentant ainsi les risques.

Il ressort également que la phase de roulage au décollage et le moment où l’avion se pose sur le sol sont aussi des moments critiques, soulignant que les impacts ne se produisent pas uniquement en vol : de nombreuses collisions ont lieu avant même que l’avion ne quitte le sol.

Les collisions entre oiseaux et aéronefs varient en fonction des phases de vol et des caractéristiques géographiques des aéroports. Pour cette analyse, les résultats sont comparés entre trois plateformes aéroportuaires majeures : La Guardia (New York), Norfolk (Virginie) et Dallas-Fort Worth et Love Field (Texas).

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La Guardia : un risque accru en phase de montée

À l’aéroport de La Guardia, la phase de montée (climb) enregistre le plus grand nombre d’impacts d'oiseaux.

Ce phénomène peut s’expliquer par la présence de nombreux oiseaux migrateurs dans la région. La proximité de plans d’eau et de parcs naturels accentue ce risque, rendant cette phase particulièrement critique pour les aéronefs quittant le sol.

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Norfolk : une vulnérabilité en approche

À Norfolk, c’est la phase d’approche qui est la plus touchée, notamment en raison de la présence des étourneaux. Cette espèce occupe le cœur des villes où se trouvent des parcs, jardins et plans d’eau, augmentant la probabilité de croiser la trajectoire des avions en descente.

Les oiseaux, attirés par les zones portuaires et humides, sont plus susceptibles de se trouver sur le trajet des aéronefs en approche. De manière générale, ce sont les oiseaux de petite taille qui restent les principaux responsables des impacts dans cette région.

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Dallas-Fort Worth : un risque concentré sur l’atterrissage

À Dallas-Fort Worth, la phase d’atterrissage (landing roll) est la plus concernée par les impacts aviaires. Cela s'explique par la forte présence de pigeons bisets à proximité des pistes, une espèce particulièrement adaptée aux milieux urbains (cœur de ville, parcs, plans d’eau).

La phase de roulage au décollage représente également un risque notable, avec environ 400 impacts enregistrés entre 2000 et 2011.

Cette analyse met en évidence que la phase de vol la plus à risque diffère selon les aéroports, en fonction de la faune locale et de l’aménagement des terrains environnants. Ces résultats soulignent l’importance d’adapter les mesures de prévention aux spécificités géographiques et écologiques de chaque site.

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Carte avec localisation des trois aéroports (outil utilisé => geopandas)